Dans mon article « Libérer l’entreprise : de quoi, jusqu’où? », nous avons vu que la démarche de libération pouvait être structurée en quatre dimensions, toutes étroitement liées : le fonctionnement opérationnel, les relations humaines, la vision du monde, et le rapport à soi-même. Nous avons également vu que si l’entreprise a pris l’habitude d’aller sur les deux premières, c’est loin d’être le cas pour les deux dernières, la vision du monde et le rapport à soi-même. Dès lors, elle est confrontée à un choix : soit rétrécir la libération en restant sur des sentiers balisés, soit viser plus haut en renouvelant ses approches. Parmi celles-ci, il en est une que l’entreprise a eu tendance à mettre de côté, l’éthique, et une largement méconnue mais que d’autres cultures ont parfaitement intégrée, la spiritualité.
L’ENJEU DE LA SPIRITUALITÉ
Il y a quelques mois, lors d’une émission radiophonique, un partisan de l’entreprise libérée et un sceptique s’affrontèrent, et durent répondre à la question : « De quoi faut-il libérer l’entreprise ? ». Le sceptique reconnut : « Des fardeaux organisationnels ». Le partisan, lui, répondit : « De l’ego des managers ». Le premier a raison, assurément : c’est la dimension du fonctionnement opérationnel, où il y a beaucoup à faire. Le second, Laurent Ledoux, ouvre des perspectives bien plus larges.
Que Laurent Ledoux soit un adepte de l’entreprise libérée, je n’y ferai guère référence : mon propos n’est pas d’opposer celle-ci à l’entreprise dite traditionnelle, mais dégager ce qui peut être utile à l’une comme à l’autre pour tirer son management vers le haut. Nourri de spiritualités asiatiques, Laurent Ledoux œuvre précisément à élargir le champ traditionnel du management [1].
Quand on évoque les spiritualités asiatiques en Occident, plusieurs pièges nous menacent. Le premier, c’est de tomber dans l’image d’Epinal : une iconographie mêlant bien-être, yoga, sérénité, flower power, peace and love et trucs zen à la mode, vaste fourre-tout qui reste en surface. Le deuxième, c’est de se centrer sur le corps tant il a pris une place obsessionnelle dans nos sociétés, or si la spiritualité peut effectivement passer par la sensualité – ce avec quoi l’Occident a souvent eu un problème, préférant opposer le corps réputé inférieur à l’esprit réputé supérieur –, elle suppose aussi de s’intéresser à la pensée. Le dernier piège, c’est la simplification : amalgamer spiritualité et principes vaguement bouddhistes. Promu par la figure charismatique du Dalaï-Lama, suscitant la sympathie par sa résistance au totalitarisme chinois, répandant ses images jusque dans nos supermarchés, le bouddhisme a indéniablement réussi son marketing, mais signifie bien plus que ce que les médias en véhiculent. Par ailleurs, il faut aussi prendre en compte l’hindouisme, dont le polythéisme et la vision du monde heurtent souvent, le taoïsme, obscur et méconnu, et bien d’autres. Sans chercher ici à en faire l’exégèse, ces spiritualités ont en commun d’accorder une place centrale à ce qui nous intéresse, la libération, dont le degré ultime consiste à se libérer du cycle des réincarnations, où chacun se trouve embarqué. Sans aller jusque là, je me limiterai ici à dégager trois pistes de libération auxquelles ces spiritualités accordent une place centrale, et où l’entreprise peut trouver des gisements de progrès considérables : l’ego, l’illusion, la souffrance.
L’EGO
Revenons d’abord à l’ego, que pointe Laurent Ledoux. Ah, l’ego des managers ! Combien de chefaillons obscurs, de divas immatures, de fanfarons fragiles, de frimeurs pathétiques, de pervers narcissiques, de frustrés dangereux avons-nous croisés, occupant leurs vies à aboyer, parader, blesser, humilier, réprimer ? Pour autant, il faut bien reconnaître que l’ego est nécessaire à l’existence au sein d’une communauté, à l’exercice des responsabilités. Entre le trop et le pas assez, il y a donc un équilibre subtil à trouver. Par ailleurs, n’en faisons pas l’apanage des dirigeants ou des managers : il déborde facilement aussi chez les managés !
En Occident, l’ego se limite volontiers à des signes extérieurs, l’affichage, la vantardise, le nombrilisme, l’ambition démesurée. Dans les courants asiatiques dits « non-dualistes », il s’agit de bien plus : ce qui enferme le Soi, et le sépare du Tout. Fichtre ! Cette notion étant complexe, mieux vaut commencer sur un plan plus modeste, mais déjà fort utile :
- Juguler l’ego qui s’affirme au détriment des autres, qui sépare, interdit, détruit
- A l’inverse, promouvoir l’ego qui coopère, qui relie, qui autorise, qui construit
Laissons là de nouveau la parole à Robert Townsend [2] : « Avant de vous engager dans une nouvelle entreprise, prenez le temps de répondre à deux questions fondamentales : Ce que nous allons entreprendre en vaut-il réellement la peine ? Ou bien allons-nous simplement édifier un nouveau monument de vanité autour de quelque égoïsme maladif ? ».
L’ILLUSION
L’illusion revêt plusieurs niveaux. Sa forme la plus simple est l’illusion « biologique » fabriquée par nos sens, imparfaits et trompeurs. S’y ajoute l’illusion que je qualifierai de « personnelle », celle que chacun crée soi-même par son éducation, ses habitudes, ses intérêts, ses failles, ce qu’il croit savoir, ce qu’il choisit de croire, ce qu’il retient ou au contraire écarte au sein de la réalité. Au-delà, l’hindouisme affirme que la réalité elle-même n’est qu’une illusion, rejoignant bien avant l’heure certaines thèses de la mécanique quantique. Re fichtre ! Là aussi, commençons par des niveaux plus accessibles :
- Admettre les limites de nos sens : nous ne sommes pas responsables de ce qu’ils nous disent (exemple : je suis daltonien « malgré moi »), mais nous sommes responsables de la confiance que nous leur accordons, et de ce que nous en faisons
- Etre conscient des illusions que nous fabriquons nous-mêmes, et des refuges que nous y trouvons : apparences, préjugés, fausses certitudes, croyances infondées, arrangements avec la réalité…
- Faire l’effort de s’en délester et à l’inverse développer l’observation, l’expérimentation, la connaissance, l’objectivité
LA SOUFFRANCE
La souffrance a toujours deux visages : celle qu’on inflige à autrui, celle qu’on s’inflige à soi-même. De nombreuses sources l’alimentent : insatisfactions, déceptions, regrets, remords, peurs, angoisses, traumatismes, complexes, névroses, etc. Souvent, elles trouvent elles-mêmes leur origine dans une source plus en amont, le désir, dont les spiritualités asiatiques prônent de se détacher afin de ne plus en être esclave. Certains y voient l’apologie d’une existence austère, comme les intégrismes le font au prétexte de se rapprocher du divin, en cédant volontiers aux pires tartufferies. Attention à cette méprise : il ne s’agit pas de tuer le désir, mais de veiller à ne pas en être aliéné. Ceci est très difficile.
Il s’agit en particulier de :
- Décrypter ses peurs : peur de ne pas réussir, de mal faire, de décevoir, de ne pas être à la hauteur…
- Cultiver ses propres désirs sans imiter ceux des autres, et ne pas les laisser déborder
- Se montrer bienveillant, à l’égard des autres comme de soi-même
Il s’agit aussi, et c’est encore plus difficile, de clarifier son rapport à la réalité. En effet celle-ci constitue un creuset de souffrances considérables, et nous offre deux options : soit l’éluder et nous réfugier dans l’illusion, soit la regarder en face. Autrement dit, soit prendre un antalgique pour masquer la douleur, soit la traiter.
Plus globalement, il s’agit d’être clair avec ses propres responsabilités. Souvent, nous sommes coresponsables de ce dont nous souffrons, en lui accordant trop de place, en nous y complaisant. La souffrance, la plupart du temps, nous autorise un choix : soit la subir passivement, en victime ou en bourreau, soit la prendre à bras-le-corps.
Dans leur excellent livre « La face cachée du management » [3], Yan de Kerorguen et Anis Bouyad abordent avec pertinence la question du vide dans nos sociétés : « Le discours sur l’innovation accrédite une certaine idée du progrès et tend à induire que la consommation sans cesse renouvelée, pas toujours d’utilité sociale, est une finalité humaine. Derrière la terminologie marketing se cache, peut-être, l’un des ressorts essentiels de l’innovation technologique et scientifique, celui qui consiste à devoir s’occuper, remplir le vide, exister. Dans cette perspective, l’innovation est une tentative de gestion magique des vacuités individuelles et sociales ». Au-delà de l’innovation, leur analyse vaut pour ce que nous venons de voir et l’ego, l’illusion, la souffrance, constituent des stratégies plus ou moins conscientes face à ce qui nous fait le plus peur : le vide. Tout plutôt que le vide, depuis la nuit des temps, voilà la première addiction dont la spiritualité a vocation à libérer.
Ceci dit, comment avancer concrètement ? Il y aurait beaucoup à dire, ce sera l’objet d’autres articles. La spiritualité et l’éthique s’y rejoignent, et doivent ensemble faire face à deux grands enjeux : nager à contre-courant, et affronter les contradictions.
À CONTRE-COURANT
On ne peut considérer l’entreprise sans l’associer à la société dans laquelle elle évolue. En Occident, jusqu’au siècle des Lumières, l’individu n’existait pas : il faisait partie d’un ordre social. Ensuite, le romantisme lui a donné droit de cité, et glorifié ce qu’il convenait jusqu’alors de maintenir dans l’ombre : les sentiments. Puis la psychologie et la psychanalyse se sont glissées dans les vies et les subconscients, et y ont déposé pas mal de bêtises. Pendant tout ce temps, l’Occident a tissé des fils qui l’ont défini, motivé, justifié : la morale, la justice, le progrès. Évoluant à l’image de la société tout entière, l’entreprise a appris à laisser de la place aux relations, aux émotions, à la psychologie, aux courants dits « conservateurs » ou « progressistes », mais l’éthique a été largement sacrifiée sur l’autel de l’efficacité, et la spiritualité lui est restée étrangère.
En matière d’éthique et de spiritualité, l’Occident aujourd’hui se montre fondamentalement ambigu à l’égard de notions essentielles :
- Les démocraties occidentales donnent indéniablement de la liberté et en même temps, fabriquent énormément d’aliénation : dictat du court-terme, des apparences et de la mode, injonction de consommer, culte des images, de nouveaux héros (sportifs en tête) et du divertissement, etc. Souriante, charmeuse, pleine d’apparente empathie, cette pression se montre d’autant plus insidieuse qu’elle prétend faire notre bonheur, et feint de nous aimer.
- Notre époque dénigre la pensée, trop élitiste, pas assez populaire, et à la place valorise les émotions faciles, la proximité, ce qui est léger, sympa, amusant, touchant, au point d’en faire les qualités premières des dirigeants politiques, contraints d’aller serrer des paluches sur les marchés, d’exhiber leur charmante petite famille, ou se prêter aux selfies avec un sourire crispé. Placée sous le joug du politiquement correct, elle met les convictions en berne, adopte ce qui est susceptible de plaire, fait la girouette au gré de l’opinion. Et pour couronner le tout, la démocratie dite « participative » donne aux citoyens une légitimité nouvelle, celle de s’exprimer, d’être écoutés, consultés, pris en compte, y compris sur les sujets où ils n’ont rien à dire. Démagogiques, cette détestation des élites, ce dénigrement de la pensée, nivellent nos démocraties par le bas et font le lit du populisme qui s’y développe.
- Jamais, sans doute, n’avons-nous eu autant de leviers pour cultiver nos propres êtres et en même temps, subi autant de pressions qui nous en détournent : les marques dictent nos identités, la publicité nous flatte à la mode L’Oréal, « parce que je le vaux bien », l’actualité nous fait zapper d’un sujet à un autre, la vie trépidante nous incite à des repos abrutissants, les nouveaux héros exhibent leur ego bas de gamme, les réseaux sociaux exhortent à exhiber le sien à l’échelle planétaire, jusque dans ses détails les plus insignifiants. Bref, notre époque tire le soi du côté de l’apparence, et du nombril.
Liberté formatée, pensée dénigrée, identité sous pression, que de dictatures finalement, sous couvert de démocratie ! Loin de moi l’envie de cracher dans la soupe : je lui sais gré de ce qu’elle apporte. Pour autant, aimer la démocratie c’est aussi faire preuve de lucidité, refuser la complaisance. En tout état de cause, réhabiliter l’éthique, laisser de la place à la spiritualité, signifient aller à contre-courant.
Il s’agit de chercher sa propre voie or la société, la famille, l’éducation, la facilité, la conformité, poussent à suivre des voies déjà tracées.
Il s’agit de développer sa propre identité, sa propre conscience, or tout presse à suivre l’air du temps, à adopter du prêt-à-porter, du prêt-à-penser, du prêt-à-montrer, à s’en remettre à telle ou telle idéologie.
Il s’agit d’écouter ses propres désirs et ne pas les laisser déborder, or tout pousse à imiter les désirs des autres, et les laisser dicter sa vie.
Il s’agit de regarder la réalité en face, or beaucoup préfèrent les illusions qui rassurent aux réalités qui dérangent.
Il s’agit de se remettre en cause et d’évoluer, or si beaucoup acceptent le changement quand il s’agit des autres, bien moins y consentent quand il s‘agit d’eux-mêmes.
Sur un plan plus directement managérial, il s’agit de faire l’exact contraire de ce qui est devenu la caricature d’un dirigeant ou d’un manager :
- Ne plus être pétri de certitudes, mais savoir laisser la place au doute
- Ne plus exercer le pouvoir par la force, la contrainte, la manipulation, ou la séduction qui est bien mieux acceptée, mais en offrant de l’autonomie, en développant les potentiels, en accompagnant les individus
- Ne plus chercher à suivre des modèles, mensongers ou rapidement périmés, mais développer de véritables convictions, et savoir les remettre en cause
- Ne plus se croire indispensable – ce qui constitue l’un des grands classiques de l’ego –, mais se rendre dispensable
FACE AUX CONTRADICTIONS
À bien des égards, nos démocraties n’ont historiquement pas eu intérêt à ce que leurs citoyens fussent trop libres, trop éclairés, trop conscients : leur objectif a été de maintenir un équilibre subtil entre suffisamment de liberté pour procurer des satisfactions et être appréciées, suffisamment de règles pour gouverner et contrôler, suffisamment de progrès pour faire tourner l’économie et contenir les révoltes. Or la société et l’entreprise étant constituées des mêmes individus, la frontière entre les deux s’avère poreuse. Dès lors, si l’entreprise choisit d’aller sur le chemin de l’éthique et de la spiritualité, elle y rencontrera une difficulté : elle sera en avance sur son environnement. Cette difficulté, il ne faut pas la sous-estimer. A mon sens, nous nous situons là sur le terrain de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise (RSE), non plus seulement sur le plan social ou environnemental, mais sur le plan éthique et spirituel : être un vecteur de progrès, au profit de la société tout entière. A l’inverse, l’entreprise devra faire très attention à ne pas importer les fausses images de liberté que la société projette, ni la démagogie racoleuse qu’elle développe.
Outre cette contradiction entre l’entreprise et la société, la démarche expose chacun à ses propres contradictions intérieures, les tensions entre la manière dont il se perçoit et celle dont il voudrait être perçu, entre ses rêves et sa réalité, entre ses désirs et ses peurs, entre ses goûts et ses détestations, entre ses capacités et ses limites, entre ses zones d’ombre et de lumière. Parmi ces tensions, l’une des plus délicates consiste à se libérer d’un besoin faisant des ravages et qui, pourtant, passe pour naturel, incontestable, fondamentalement humain : le besoin éperdu d’être apprécié, reconnu, aimé.
CONCLUSION
Pour redonner du sens au management, pour aborder les deux composantes les plus complexes de la libération, la vision du monde et le rapport à soi-même, les disciplines classiques auxquelles l’entreprise a recours ne suffisent pas : il faut réhabiliter l’éthique, largement délaissée, introduire de nouvelles approches, notamment la spiritualité (et la philosophie qui va de pair).
La démarche est ardue : il faut résister à la pression de la mode et de la conformité, rechercher sa propre voie, regarder la réalité en face, accepter le doute, refuser les refuges commodes, explorer ses véritables désirs, développer de véritables points de vue, à contre-courant de ce que la société promeut par ailleurs. Ceci expose à des contradictions entre l’entreprise et la société tout autour. Ceci exige d’affronter d’autres contradictions, personnelles celles-là et potentiellement douloureuses, entre ce que chacun est ou plus précisément croit être, accepte d’être, subit d’être, et ce qu’il peut devenir. « Deviens ce que tu es », écrit Nietzsche [4].
Jean-Yves Leloup l’exprime d’une manière sensiblement différente : « L’homme n’est pas un être, mais un peut-être » [5]. La meilleure définition du management, selon moi, se trouve là : faire naître ce « peut-être », permettre aux potentiels de se réaliser en les libérant de ce qui les encombre, de ce qui les tire vers le bas. Certains managers le feront par conviction, considérant que telle est leur vocation première. Et si cette conviction humaniste faisait défaut, l’entreprise y aurait tout intérêt. Au-delà de ses murs, elle pourra ainsi contribuer à améliorer le fonctionnement de la société, poursuivant sur les plans éthique et spirituel ce que la RSE a amorcé sur les plans social et environnemental.
Les dirigeants, les managers, sont les premiers vecteurs aptes à promouvoir cette (r)évolution. Ceci suppose d’être clairs avec eux-mêmes, avec leurs désirs, leurs illusions, leurs souffrances, leurs limites, leur valeur ajoutée, leur définition du succès, leurs intentions vis-à-vis des autres. Ceci suppose aussi d’être clairs vis-à-vis du pouvoir : choisir ou accepter sa caricature, la contrainte, la manipulation, la domination, et même la séduction pourtant largement plébiscitée, ou bien en inventer d’autres modalités, rendre possible, développer, accompagner. Ceux qui feront ce dernier choix devront jouer un rôle aux antipodes du management traditionnel : bâtir de vrais points de vue, au prix du doute, savoir renoncer, tant pis pour l’amour-propre, ne plus se croire indispensable, mais au contraire se rendre dispensable.
Les cultures asiatiques nous fournissent de précieuses sources d’inspiration en ce sens. Terminons en citant Lao Tseu, fondateur du taoïsme : « Les plus grands chefs sont ceux dont le peuple ignore l’existence. Viennent ensuite ceux qu’on honore et dont on chante les louanges. Puis ceux que l’on craint et, enfin, ceux que l’on hait. Et quand l’œuvre des meilleurs chefs est achevée, le peuple dit : C’est nous qui avons fait cela ».
In fine, il s’agit de faire disparaître l’ego. Dans les spiritualités asiatiques, c’est l’aboutissement d’un long travail, et seuls quelques sages y parviennent. En entreprise, il suffit que l’ego reste à sa place, et que chacun n’en soit ni la victime, ni le bourreau. C’est déjà considérable.
Références :
[1] Laurent LEDOUX – « Oser la spiritualité dans les organisations »
http://www.philoma.org/php/documentation/documents_detail.php?doc_id=1404&type=Articles
[2] Robert TOWNSEND – « Au-delà du management », Arthaud, 1970
[3] Yan de KERORGUEN et Anis BOUAYAD – « La face cachée du management », Dunod, 2004
[4] Friedrich NIETZSCHE – « Ainsi parla Zarathoustra »
[5] Jean-Yves LELOUP – « Aimer désespérément », Albin Michel, 2007
Merci pour cet excellent article, clair et précis.
Merci Eric pour cet article très enrichissant.